De Gien à Cesson (près de Melun)
- Julia
- 16 oct. 2017
- 5 min de lecture

Ce matin, je me lève à 8h. C’est la plus grosse étape de mon voyage … « Encore !!!» me direz-vous … Eh oui, mais je vous rassure (ou pas…) c’est la dernière d’une longue série. Je m’arrête quelques jours pour me reposer chez ma mamie qui vit pas très loin de Melun.
L’hôtel ne prépare pas de petit déjeuner et met à disposition une cafetière à dosettes. Je ne suis pas une spécialiste de ce genre de machine mais à première vu ça m’a l’air plutôt facile à utiliser. Je me trompais… J’allume la machine, attends que le bouton arrête de clignoter, ouvre le couvercle, installe ma dosette, referme le couvercle, appuie sur le bouton « une tasse ». De là, tout parait fonctionner. Sauf que… Ce n’est pas de l’eau brunit par le café qui s’écoule mais plutôt claire comme de l’eau de source … Pas même le temps de comprendre ce qui se passe, qu’un bruit éclate de dessous le couvercle. Un nuage de vapeur s’échappe et de l’eau bouillante déborde sur les côtés. Je réitère l’opération une seconde fois et le résultat est le même…
Tant pis ! Je fini de préparer mes affaires, enfourche mon vélo et pars me poser sur une terrasse pour prendre un chocolat chaud et un pain au chocolat. Je prends déjà mes petites habitudes ;) !
Tout ça me donne du courage pour reprendre la route.
Il est environ 10h quand je remonte sur ma selle. Le jour s’est levé depuis déjà quelques heures. La Loire paraît encore dans un second sommeil. Une légère brume disperse les rayons du soleil qui détache de l’eau les rameurs du dimanche matin.
J’enroule les premières petites montées pour rejoindre les routes de campagne. Je me fixe l’objectif de rouler jusqu’à 14h avant de faire une vraie pause pour manger.
Après quelques heures, je rejoins le canal de Briare qui s’étend de Briare, jusqu’au hameau de Buges non loin de Montargis. Le parcours est plutôt facile et je laisse mon esprit vagabonder. Soudain, un oiseau accroche mon regard. Un grand coup de frein fait déraper ma roue arrière mais je maîtrise la situation. J’ai coché les gars !!! (Pardonnez mon vocabulaire … « cocher » signifie en langue de « passionnés de la nature » que j’ai observé une espèce floristique ou faunistique pour la première fois). J’ai vu une poule d’eau !!! Bon, c’est vrai y a pas de quoi s’extasier, j’ai pas non plus fait l’observation du siècle mais qu’en même j’étais contente de la voir celle-là depuis le temps que je m’arrête devant des Foulques macroules pour voir si l’une d’entre elles n’a pas le bec rouge :p !
Il est bientôt l’heure de faire ma petite pause déjeuner quand un monsieur, se déplaçant en mountainboard électrique (tricheur, ;) ), m’interpelle. Il a une roue crevée et souhaite savoir si j’ai une pompe sous la main. Je sors de ma sacoche une petite pompe décathlon. Il regonfle son pneu crevé espérant que ça tienne au moins quelques minutes.
« Et vous allez où comme ça ? » me dit-il étonné de me voir si chargée.
On échange quelques minutes sur mon périple et je lui fait découvrir le site internet warmshower. Tout ça à l’air de lui parler et il me propose de me loger gratuitement dans un de ses appartements qu’il loue habituellement. Mais je ne peux évidement accepter cette offre, puisque ce soir c’est chez mamie qu’ça s’passe ;) ! (Je suis heureuse de voir que ca peut être aussi simple que ca de trouver de quoi dormir.)
Un groupe de Canards colvert barre ma route, je crois qu’il est temps que je m’arrête pour manger. Parmi ces magrets (pardon… je crois que j’ai vraiment faim ...), un emplumé sort du lot. Non, il ne présente pas cette tête verte que tous les mâles possèdent habituellement, ni le plumage brunâtre des femelles. Il est blanc comme une chaussette de sport neuve… Seul son bec a gardé son jaune éclat. Morale de l’histoire : Voilà comment... de par nos différences ... nous passons de simple canard à cygne.
Sur ces belles pensées, j’entame mon repas. Je ne suis plus qu’à quelques kilomètres de Nemours. Je quitte la voie verte pour rentrer dans la foret de Fontainebleau. C’est agréable de trouver un peu d’ombre, c’est qu’il fait chaud pour un mois d’octobre. Je suis sur un sentier de terre, pas très praticable. Il me faut descendre de temps à autre de mon vélo pour pousser. J’arrive sur une route goudronnée. Puis je reprends un sentier. Ce dernier est complètement labouré par les sangliers. Des coups de feu retentissent. On est dimanche. Je suis dans la foret de Fontainebleau, sur un chemin impraticable à vélo, évitant les ronces. Je réalise enfin que tout ça n’est pas très prudent. Je trouve presque cela ironique. Je me mets à siffler (Seul moyen que j’ai trouvé pour me faire remarquer). Je rejoins à nouveau une route. Ouf, me voilà en sécurité. C’est bizarre, la route est large, avec deux bandes de circulation et je ne croise que des piétons et des cyclistes… En arrivant, à l’autre bout, des cônes barrent l’accès aux voitures. Je commence à me demander s’ils étaient au courant de ma venu. Mais visiblement non, c’est juste un jour exceptionnel où, pour une fois, les deux pieds et les deux roues peuvent circuler en toute tranquillité dans la foret de Fontainebleau. Plutôt agréable pour finir cette étape (qui n’est pas encore fini…).
Je me rapproche de Melun mais avant, je doit longer sur 1 ou 2 kilomètres la départementale 142, plus communément appelée la route ronde. Celle-ci devrait de toute urgence être classée en nationale ou mériterait d’être aménagée d’une large bande cyclable. Ça éviterait aussi que les voitures s’arrêtent n’importe où pour rejoindre les jeunes filles en bas-résille… Non, j’ai pas vraiment aimé ce passage …
Je bifurque à l’Est pour récupérer un autre sentier qui descends en lacets. C’est séance VTT ! Heureusement cette partie est courte et je rejoins les bords de Seine. Après une étape chargée en aventure et en efforts physiques, j’arrive à Melun. Il me faut plus qu’une demi-heure pour rejoindre la maison de ma Grand-mère qui vit à côté de Cesson.
Il est 18h30 quand j’arrive chez elle. J’ai finalement mis 7h45 (sans compter la pause de midi) pour parcourir 114 kilomètres. Je crois que j’ai bien mérité mes 4 jours de repos ! Prochaine étape : vers Coulommiers en Seine-et-Marne. Si vous connaissez des personnes dans ce coin là, faites-moi signe (C’est pas une région où les warmshowers se bousculent!).