Warworth - Chathill

Ce matin, Ben me fait faire le tour de son petit jardin. Il me montre sa serre, son poulailler qui devrait bientôt accueillir quelques résidentes plumées, puis il m'emmène sur un sentier qui longe un petit ruisseau. Là, est installé un banc. Je lui apprends l'expression française "c'est un havre de paix" en parlant de ce petit coin tranquille. En continuant plus loin, nous passons quelques obstacles et ressortons de l'autre côté de son jardin où il possède quelques arbres fruitiers.

Avant de partir, le voisin nous propose de nous prendre en photo. Ben et sa compagne me serrent chaleureusement contre eux comme si j'étais de leur famille. Je ressens alors comme une forte émotion qui me fait me rappeler ce que c'est de se sentir chez soi...

La compagne de Ben (dont je me triture le cerveau pour essayer de me souvenir de son prénom...) prends quelques minutes de plus pour me faire visiter son havre de paix à elle. C'est l'endroit où elle prépare ses décoctions de plantes. Elle m'explique qu'en anglais on peut utiliser le mot "barrow" (terrier) comme on dirait "cocon" en France.

Après cette belle rencontre, je repars le cœur léger à la découverte de nouvelles contrées. Les températures sont douces, il n'y a pas de vent, il n'y a pas de pluie et ma route est quasiment déserte.

J'arrive à une plage où un petit ruisseau vient creuser le sable pour se jeter dans la mer. Je pose mon vélo. Aujourd'hui, j'ai le temps de vadrouiller, vaquer, juste traîner des pieds pour ramasser des coquillages. J'observe les dessins que forment les eaux de ruissellements. L'un d'entre eux ressemble à un bonhomme les bras en l'air, en mode : "Je suis libre !!!" ... ça doit probablement faire écho à mon état psychique du moment ...

Je traverse un petit pont de bois pour continuer ma route. Sur le chemin, c'est à dire presque au milieu de nulle part, une dizaine de vaches attendent patiemment que la journée se passe. Deux génisses ont l'air très surprise de ma venu et semblent se demander quel est cet engin à deux roues qui m'accompagne.

J'arrive au petit village d'Embleton. Je suis plus qu'à environ 3 km de mon arrivée. Joyce et Conrad, les personnes qui m'accueillent ce soir, m'ont demandé de les appeler d'ici pour qu'ils puissent m'expliquer comment les rejoindre car quelques routes sont fermées pour travaux. Encore une fois, il n'est pas facile de tout comprendre et encore moins de tout enregistrer ... Heureusement la route que j'avais tracée sur mon GPS correspond exactement à ce que Joyce m'a indiqué. Plus loin, une silhouette de cycliste apparaît. C'est Joyce qui vient au devant de moi.

Il n'est encore que le début de l'après-midi. Nous prenons une bonne tasse de thé sans oublier le petit nuage de lait qui l'accompagne. Avant que la nuit ne tombe, nous partons nous balader au bord de la plage d'Embleton. Des groupes de centaines d'oiseaux volent au dessous de notre tête. J'essaie de les identifier mais ca ne me fait penser à rien que je ne connaissent déjà. J'apprends plus tard que ce sont les "Lapwings" (Vanneaux huppés). En dehors du fait qu'ils volent en groupe, ils possèdent le dessous du ventre blanc. La mer est calme et le ciel prend des teintes rosées. Plus loin, une masse énorme est allongée au bord de l'eau. C'est malheureusement un phoque échoué sur le sable. J'en ai pas encore vu un vivant de loin mais je peux dire que j'en ai au moins vu un mort de prés ... :/.

Joyce et Conrad ne parlent pas beaucoup mais je vois dans leurs yeux, l'amour qu'ils portent pour la nature et les paysages qui les entourent. Ils m'amènent jusqu'à un observatoire installé près d'un étang. De là, nous pouvons regarder quelques oiseaux d'eau douce aux jumelles. J'en profite pour essayer d'apprendre le nom des espèces en Anglais (Teal = Sarcelle d'hiver ; Wigeon = Canard siffleur ; White wagtail = Bergeronette grise). C'est là que je me rend compte à quel point on se prend la tête avec nos noms à rallonge...